Remise des prix nationaux
24/11/21

La cérémonie officielle nationale de remise des prix n’ayant pu se faire, cette année encore pour des raisons sanitaires, la section du Rhône et de la Métropole de Lyon a pu organiser, le 25 novembre, une réunion afin d’honorer les 3 lauréates de l’année 2021 du concours « Plaisir d’écrire ». Contacté, Monsieur le Proviseur du lycée Ampère a, bien volontiers, accepté de nous accueillir dans son magnifique établissement pour une petite cérémonie dans la salle-musée « Ampère » où travaillait l’éminent physicien. Monsieur GRAND, proviseur, a prononcé quelques mots pour nous présenter cet établissement, un des plus anciens de France. Monsieur QUINTEAU, président de la section, a pris la parole pour expliquer ce qu’étaient notre association, ses valeurs  et les nombreuses actions menées auprès de la jeunesse.  Monsieur SAUDEJAUD, membre du bureau mais également ancien proviseur de l’établissement a brossé en quelques lignes la personnalité d’Ampère. J’ai eu l’honneur ensuite d’accueillir nos 3 lauréates Constance, Maria et Malorie ainsi que leurs professeurs respectivement Mesdames KAUFMAN, PILLON et DEMOLE qui, chaque année, envoient au jury des copies de qualité. Nous avons été aussi heureux de saluer le seul chef d’établissement présent, Monsieur MICHENET, directeur du collège Immaculée Conception.  Madame FAYARD directrice du collège des Lazaristes et  Monsieur HEILI principal du collège Clément Marot s’étaient excusés. Les parents de nos 3 brillantes élèves étaient présents.

Afin d’illustrer le mérite de nos « écrivaines » en herbe, je souhaite donner quelques chiffres afin que vous compreniez la sévérité de la sélection. Le jury départemental a reçu plus de 150 copies et en a récompensé 75 ; 7 de ces textes ont été envoyés au jury national (qui en a reçu 1087 au total) et qui n’attribue que 5 récompenses par niveau de scolarité (1er prix, 2ème prix et 3 accessits) ! Statistiquement un candidat de notre section a 0,64% de chance de voir sa copie retenue.

  • Constance a reçu le premier prix en expression écrite pour le niveau 3ème en traitant le sujet imposé :

Sujet : A l’heure où la technologie a envahi notre quotidien, imaginez une semaine sans le moindre téléphone, sans ordinateur, sans télévision, sans jeux vidéo ni aucun outil numérique… Que feriez-vous ?

          Je lâchai le journal que je tenais dans les mains, les yeux ronds. Sur la première page, un gros titre s’étalait « Panne mondiale, allons-nous survivre ? ». L’article expliquait qu’une panne avait touché le monde entier. Aucun objet numérique et technologique ne fonctionnait. Les meilleurs techniciens du monde entier s’étaient mis à chercher la provenance de la panne, sans succès jusqu’à présent. Ils estimaient tout de même qu’il faudrait compter une semaine avant que les outils numériques se remettent à fonctionner. Pour moi, c’était une horrible nouvelle. Une semaine sans mon téléphone ? Sans parler à mes amis et aller sur les réseaux sociaux ? Je n’avais jamais imaginé qu’un tel désastre puisse arriver. Nous étions le lundi 12 mars, le premier jour des vacances. Elles ne pouvaient pas plus mal commencer.

          Je réfléchissais à ce que je pouvais faire. La première idée qui me vint était de lire. J’aime bien lire le soir, je dévore des romans entiers, m’endormant parfois à minuit. J’attrapai celui que je lisais en ce moment. Une histoire de trésor volé. Malheureusement, je le finis en une heure. Je n’avais aucune idée de ce que je pouvais faire à présent. Peut-être des travaux manuels ? Je n’avais qu’à regarder un tutoriel sur internet … J’avais oublié cette stupide panne ! Puisque je n’avais rien à faire à l’intérieur, j’allai me promener. Je me suis engagée dans la forêt à côté de chez moi. Cela faisait tellement longtemps que je n’y étais pas venue. Il me semblait que tout avait changé. De petites fleurs roses poussaient sur une herbe verdoyante. Les arbres étaient feuillus et parfumés. Je ne m’étais jamais rendue compte que la nature pouvait être si belle au printemps. Je pris le chemin du retour, l’esprit totalement calme et apaisé. En rentrant chez moi, je me dis qu’il faudrait que je fasse plus souvent des promenades pour me changer les idées.

          Je commençais à préparer des pâtes pour ce soir quand je me rendis compte que je devais chercher un minuteur. D’habitude, je faisais cela avec mon téléphone. Mes parents étaient au travail et je ne pouvais pas leur téléphoner pour demander de l’aide. Je décidai d’aller dans notre grenier. Il y avait toujours de vieilles choses inutiles dont mes parents ne se servaient plus. Je cherchai parmi les cartons poussiéreux et je trouvai exactement ce qu’il me fallait : un réveil à cloche. Il marchait toujours et je pus faire mes pâtes sans problème. Le lendemain, à mon réveil, je tendis la main machinalement vers mon téléphone. Je voulais l’allumer, sans succès. Oh non ! J’avais oublié cette panne. Je poussai un grognement et me levai. La question était encore : qu’est-ce-que j’allais faire de ma journée ? Je me rappelai soudainement que j’avais un exposé à faire sur Alexandra David-Neel. Cette nouvelle ne fit qu’empirer mon humeur. Non pas que je n’aimais pas préparer un exposé mais comment allais-je faire sans internet ? Ma mère me conseilla d’aller à la bibliothèque. « Il y a sans doute de nombreux livres de documentation » me dit-elle. En effet, j’étais devant les rayons et il y en avait beaucoup. Un petit peu trop à mon goût. J’allais passer des heures à chercher. Je repartis avec mes livres quand je vis des nouveautés au rayon de mon auditrice préférée. Finalement, je passai des heures à la bibliothèque et rentrai chez moi un peu tard. Le lendemain, je décidai d’explorer mon grenier comme lorsque j’étais petite. Je découvris un tourne- disques et des disques vinyles. Je pris un disque de France Gall et le mis dans l’appareil. C’était beau. Cela me changeait des chansons en anglais. Je lus un livre le reste de l’après-midi et me couchai un peu tard. Les jours suivants, je me promenais souvent. Il y avait de nombreuses choses que je n’avais jamais remarquées auparavant dans ma rue. Par exemple qu’un arbre poussait au milieu d’un rond-point, que des ouvriers avaient refait le trottoir, qu’une famille venait d’emménager dans la maison en face de la mienne ; d’habitude j’avais les yeux rivés sur mon téléphone. Je refis aussi la décoration de ma chambre. Elle me semble maintenant beaucoup plus jolie qu’avant.

          Nous étions dimanche, le dernier jour avant que la panne ne soit réparée selon les techniciens. J’étais à la fois contente et triste. Contente car j’allais pouvoir parler avec mes amis, mais un peu mélancolique aussi ; mes parents avaient beaucoup plus de temps pour moi. Cette panne m’avait permis de comprendre quelque chose : nous sommes aveugles aux vraies beautés de la vie, la nature, l’amour. Nous sommes avides de nos écrans et passons à côté d’une vraie existence.

          Je lâchai le journal que je tenais dans les mains, les yeux ronds. Sur la première page, un gros titre s’étalait « Panne mondiale, allons-nous survivre ? ».

  • Maria a obtenu un second prix de poésie pour le niveau 6ème avec son amusante fable : Le loup et le coq

 

 

  • Malorie a également obtenu un second second prix de poésie mais pour le niveau 5ème avec un beau texte sur L’aiguille

 

 Ces deux textes ont été insérés dans la lettre trimestrielle d’été 2021 

Messieurs QUINTEAU, SAUDEJAUD et moi-même avons remis les diplômes et chèques-cadeaux envoyés par le siège national aux  jeunes-filles intimidées.

La cérémonie s’est achevée de manière bien conviviale autour d’un buffet gracieusement offert par Monsieur le Proviseur que nous remercions très chaleureusement.

 


Annie MAMECIER