Journée au Planétarium
01/04/16

Le programme de cette journée a été spécialement conçu pour notre association par le CALA (Club d’Astronomie de Lyon Ampère). C’est au total 45 amopaliens ou sympathisants qui ont pu suivre cette activité.

Le Planétarium de Vaulx-en-Velin :
Inauguré en 1995, il a subi d’importantes transformations fin 2013. Sur un espace de 4 000 m2, 900 m2 sont dédiés à l’exposition permanente, la surface restante est consacrée aux expositions temporaires, aux animations ponctuelles et aux séances d’astronomie sous le dôme-écran pour être au plus proche des étoiles.
Le Planétarium, c’est aussi des ateliers scientifiques pour construire sa fusée ou lancer son satellite et plus encore : la première école d’astronomie de France. Des conférences mensuelles et gratuites avec des astrophysiciens y sont proposées.
Le Planétarium reçoit à la fois le grand public (enfants, adultes, débutants ou passionnés), les groupes scolaires de la maternelle au lycée ainsi que les entreprises et les associations.
Il est aujourd’hui le 9ème équipement culturel le plus fréquenté de l’agglomération lyonnaise ; il accueille chaque année plus de 80 000 visiteurs.
Le Planétarium est parrainé par Michel Ange Tognini, astronaute, ancien chef du Centre européen des astronautes à l’Agence Spatiale Européenne (ESA), et Hélène Courtois, astrophysicienne à l’Université Claude Bernard Lyon 1. En 2016, une rénovation du simulateur ainsi que l’ouverture d’un jardin astronomique sont prévues.

Le CALA :
Le Club d’Astronomie de Lyon Ampère est une des principales associations d’astronomes amateurs de France. Son ambition est d’être une association de culture scientifique et technique. Ses actions couvrent les domaines :

  • du loisir scientifique, avec un club de plus de 120 adhérents, lieu d’échanges, d’apprentissages et d’expérimentations ;
  • de l’éducation, avec un centre d’animation équipé d’un planétarium itinérant numérique, des ateliers pédagogiques et des matériels mobiles d’observation du ciel ;
  • de la culture avec l’organisation de manifestations publiques, de cycles de conférences et de soirées d’observation ;
  • du technique et du scientifique avec la gestion d’un observatoire astronomique, l’organisation de séminaires, de stages et la participation à des programmes concertés de recherche.

Un de ses objectifs est de réconcilier tous les publics avec les sciences et d’encourager les vocations scientifiques.

Déroulement de la journée :
Les participants à cette journée ont pu :

  • Assister à une séance de planétarium dans la salle du dôme
    Durant cette séance, sous la conduite d’un médiateur scientifique Adrien ou Alexandre, ils ont eu la possibilité  :
    • de partir à la découverte du ciel du jour, des constellations principales et des planètes présentes ;
    • d’assister à la projection du film « Passeport pour l’univers destination : l’espace ».
      Ce voyage, depuis notre planète bleue jusqu’aux limites observables de l’univers, leur a permis d’aller à la rencontre des différentes planètes du système solaire puis jusqu’au cœur de la grande nébuleuse d’Orion. Après avoir suivi quelques astéroïdes et frôlé des géantes gazeuses pour atteindre les frontières connues de l’univers, ils ont emprunté un raccourci pour revenir sur Terre... en chute libre à travers un trou noir ! Ils ont pris ainsi conscience de la place de l’Homme dans l’immensité du cosmos et de leur statut de poussière d’étoiles...
  • Visiter les expositions du planétarium de Vaulx-en-Velin
    • L’exposition temporaire intitulée « Comètes » leur a fait découvrir la sonde Rosetta et le robot Philae partis à la recherche de nos origines ainsi que leur incroyable voyage jusqu’à la comète Chury. Ils ont eu le loisir de toucher et de soupeser une reconstitution d’un morceau de comète.
    • L’exposition permanente « Histoire d’univers : du Big Bang au grain de sable ».
      Grâce à de nombreux dispositifs numériques interactifs, les participants ont pu construire leur propre représentation du monde, s’interroger sur les origines et partir à la découverte des merveilles du ciel et de l’univers grâce à des photographies de grande qualité.
  • Suivre une conférence intitulée « L’astronomie de l’aube de l’humanité à nos jours »
    Cette conférence très documentée et très bien illustrée a été spécialement conçue pour notre association par Matthieu Gaudé, médiateur scientifique du CALA. Il a présenté aux auditeurs les principaux acteurs de l’histoire de l’astronomie et l’évolution des connaissances sur l’univers au fil des siècles.
    L’histoire de l’astronomie est liée à celle de l’humanité. Depuis toujours les hommes ont scruté le ciel. Ils l’ont observé à l’œil nu jusqu’à l’invention de la lunette au XVIe siècle.
    Les hommes de la Préhistoire, sans écriture, n’ont pas laissé de témoignages. Nous ne pouvons donc qu’avancer des hypothèses. Les alignements de mégalithes de Stonehenge par exemple peuvent correspondre à certains levers de soleil ou d’étoiles, aux solstices, aux équinoxes. Ils pourraient être des calendriers utiles à l’agriculture ou à la religion.
    Durant l’Antiquité, les civilisations lointaines ont donné des représentations mythiques de l’univers comme nous le montrent des maquettes exposées au Planétarium. Leurs savants avaient également établi des calendriers solaires ou lunaires. Les Babyloniens ont aussi étudié le cycle des éclipses et observé certaines constellations. Pour la plupart, la terre est plate, le ciel une coupole et les dieux séjournent au-dessus.
    En Grèce, les connaissances s’approfondissent de -600 avant J.-C. à 150. On peut retenir les noms de Thalès de Milet, Pythagore, Philolaos de Crotone, Platon, Aristote, Aristarque de Samos, Ératosthène de Cyrène, Hipparque de Nicée. Leur explication du monde s’éloigne des mythes et devient de plus en plus rigoureuse, s’appuyant sur des calculs, sur des observations plus précises du ciel, de la ronde des planètes, des éclipses de soleil et de lune. Ils ont montré que la terre est une sphère et ont évalué son diamètre 200 ans avant J.-C. Ils ont désigné les constellations et établi un catalogue donnant la position de 650 étoiles. Ils ont déterminé les diamètres de la Lune et du Soleil, relativement à celui de la Terre, et la distance de la Terre au Soleil, relativement à celle de la Terre à la Lune et ont même formulé l’hypothèse héliocentrique. Ptolémée (90-168) a affiné le modèle de représentation de l’univers. La terre en est toujours le centre, le mouvement des planètes est mieux représenté. Son modèle servira de référence durant 15 siècles.
    Au Moyen-Âge, le pouvoir politique, dans l'Empire arabo-musulman, toujours soucieux de développer les observations astronomiques, encourage les travaux des astronomes et c’est en grande partie grâce à eux que l’enseignement grec fut préservé et transmis à l’Europe.
    Du XVe au XVIIIe siècle, les avancées sont considérables. L'œuvre de Nicolas Copernic (1473-1543), homme d’église et astronome polonais, constitue un tournant décisif. On parle de révolution copernicienne. Elle va rompre avec le dogme géocentrique et imposer une nouvelle vision de l'univers. Au centre se trouve le Soleil qui est fixe ; puis viennent Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter et Saturne. La Terre est accompagnée par la Lune dans son périple annuel autour du Soleil. La Terre a le statut de simple planète parmi les autres. Giordano Bruno (1548-1600), italien, frère dominicain et philosophe, reprend la thèse de Copernic, il évoque aussi l’hypothèse d'un univers infini qui n'a pas de centre, peuplé d'une quantité innombrable d'astres et de mondes identiques au nôtre. Jugé hérétique, il est condamné à être brûlé vif. Grâce aux observations très précises de Tycho Brahé, astronome danois (1546-1601), Johannes Kepler montre en 1609 que toutes les planètes, y compris la terre, ont des trajectoires elliptiques autour du Soleil. Galilée (1564-1642), savant italien, grâce à sa lunette, découvre une lune non parfaite et observe les satellites de Jupiter. Il valide le modèle de Copernic que l’Inquisition l’obligera à renier. Isaac Newton (1643-1727), savant et penseur anglais, invente le télescope, décompose le spectre de la lumière et formule la loi de la gravitation qui permit d’expliquer le mouvement des astres. Edmond Halley prévoit le retour de la comète qui porte son nom. Charles Messier (1730-1817), « le furet des comètes », établit un catalogue du ciel profond où il nomme 110 objets ; celui-ci est encore une référence aujourd’hui pour tous les observateurs du ciel. William Herschel (1738-1822) construit un télescope performant, découvre la planète Uranus, aidé de sa sœur Caroline, en 1781 et établit la carte de la voie lactée.
    Du XIXe siècle à nos jours, les connaissances font un bond important grâce à l’évolution des mathématiques et à l’apport de la technologie (photographie, astrophotographie, radiotélescopes, satellites, sondes…). On découvre Cérès (1801) et Neptune (1843). Au début du XXe siècle, Albert Einstein énonce la théorie de la relativité. Henrietta Lewitt (1868-1921) découvre que certaines étoiles au-delà de la Voie lactée ont une luminosité variable, ce qui permet de calculer leur distance. Edwin Powell Hubble (1889-1953) poursuit ses travaux et montre l'expansion de l'univers. Georges Lemaître et Alexandre Friedmann énoncent la théorie du Big Bang. Les découvertes s’accélèrent, FritzZwicky est le premier à suggérer la présence d’une matière invisible entre les galaxies, Clyde William Tombaugh découvre Pluton en 1930 et Michel Mayor et Didier Queloz, la première planète extrasolaire autour d'une étoile en 1995. Aujourd’hui, on en compte plus de 2 000, on parle de mondes infinis.
    On termine en 2015 avec Laniakea, le continent galactique, résultat du travail de recherche d’une équipe internationale d’astrophysiciens dont Hélène Courtois. Le terme Laniakea, qui signifie « horizon céleste immense » en hawaiien, est un hommage rendu aux navigateurs polynésiens qui utilisaient leur connaissance du ciel étoilé pour se diriger à travers l’immensité de l’océan Pacifique

Les amopaliens et les sympathisants ont pu ainsi découvrir leur nouvelle adresse universelle qui facilitera la livraison de leurs paquets et de la lettre trimestrielle à l’échelle extragalactique : Terre, Système solaire, Voie lactée, Groupe local, Laniakea, Univers. Ils ont appris que la Voie lactée se situe à la frontière d’un superamas de galaxies près de 100 fois plus vaste qu’on ne l’imaginait jusqu’à présent. Laniakea, ce volume de près de 500 millions d’années-lumière d’envergure, regroupe une masse équivalente à 100 millions de milliards de soleils répartis dans plus de 100 000 galaxies.

De quoi leur donner le vertige… et leur rappeler ce qu’écrivait Blaise Pascal au XVIIe siècle : « Car enfin qu’est-ce que l’homme dans la nature ? Un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout. » (Pensées)

Les participants n’oublieront pas non plus l’accueil chaleureux et l’excellent repas de midi au lycée Robert Doisneau à deux pas du Planétarium. Tous nos remerciements à Mme Francesch et à l’équipe du restaurant.

Encore merci aux différents intervenants Matthieu et Camille, Adrien et Alexandre pour ce voyage extraordinaire dans l’univers mais qui n’est pas sans nous interroger…

En savoir plus :
www.cala.asso.fr/
www.planetariumvv.com/

https://media4.obspm.fr/public/AMC/pages_ha/index.htm
http://www.robgendlerastropics.com/

Michelle & Jean-Marie Pallier
Photos : NASA, R. Gendler, JM Pallier

  • L'entrée du Planétarium

    L'entrée du Planétarium

  • Un modèle d'Univers imaginé par une participante

    Un modèle d'Univers imaginé par une participante

  • La galaxie d'Andromède

    La galaxie d'Andromède

  • La nébuleuse d'Orion

    La nébuleuse d'Orion

  • Durant la conférence de Matthieu

    Durant la conférence de Matthieu

  • Laniakea

    Laniakea

  • Le lycée Robert Doisneau à l'heure solaire

    Le lycée Robert Doisneau à l'heure solaire

  • Escale sur la lune

    Escale sur la lune