Les oiseaux de nos jardins, une biodiversité menacée
09/12/19

Conférence de Louis GIRARD, agrégé de biologie, professeur honoraire de CPGE

 Un constat en France 

Le Museum National d’Histoire Naturelle et le CNRS ont mené indépendamment, de 2001 à 2017 une enquête pour dénombrer les populations d’oiseaux sauvages selon des méthodes très scientifiques… et patientes.

Le constat est simple et triste : en moins de 20 ans les populations d’oiseaux en France, ont régressé de 1/3 de leurs effectifs. Ce constat est le même un peu partout en Europe.

  • Les milieux agricoles sont les plus affectés par ces disparitions et nettement plus que les milieux forestiers.
  • Les oiseaux « généralistes » (ex : pie, étourneau etc.), plus tolérants pour leur alimentation et leurs lieux de nidification, capables de s’adapter à la présence des humains sont stables ou en progression.
  • Les oiseaux « spécialisés » (bouvreuil, …) plus exigeants pour leurs aliments favoris et les lieux où ils peuvent se reproduire en paix, sont parfois en nette régression.

Les jardins sont des milieux particuliers : c’est un simple espace privé de quelques ares, très artificiel parce que « tiré à 4 épingles » ou bien, moins soigné et un peu plus sauvage ; ce peut être un parc privé et très arboré de quelques hectares, soit un milieu hautement favorable aux oiseaux. Mais de plus en plus, l’urbanisation galopante des banlieues aboutit à des micro-parcelles, où les arbres et les haies sont rares, par conséquent où les lieux de vie des oiseaux sont de plus en plus restreints. Enfin, les jardins privés des banlieues reçoivent des visites hivernales d’oiseaux sauvages (s’ils existent encore dans les bois ou les espaces agricoles), dont la fréquence des visites près de nos maisons est un bon indice des populations hors des jardins.

Une nécessité : les aider à passer l’hiver

Ne pas les nourrir (ou leur apporter un complément de nourriture en hiver) est une solution de facilité. La solution idéale, est de les nourrir de novembre à mars. Les nourrir toute l’année se pratique aussi, avec cependant une forte réduction des quantités à la belle saison.

Quels aliments ? Le plus prisé de nombreux oiseaux est sans conteste le tournesol (on parle couramment de graines de tournesol, alors que du point de vue botanique, en toute rigueur ce sont des fruits secs appelés akènes) : le tournesol fournit des lipides, mais aussi des protéines. Les mésanges frappent violemment avec leur bec pour ouvrir ces « graines », alors que d’autres (gros-bec, verdier, pinson) écrasent le tout avec leur bec puissant.

Autres aliments : maïs écrasé, noisettes et noix pilées, cacahuètes, margarine, blé, millet etc.

Ne pas oublier l’eau car on leur fournit des aliments assez déshydratés.

Les objectifs sont simples : essayer de limiter la mortalité hivernale (à cause du froid ou de la rareté des aliments), compenser si possible les agressions diverses inévitables (prédateurs, pesticides, véhicules). En outre, les observer près de sa maison, procure des petits bonheurs permettant de mieux comprendre le mode de vie de chacun.

En résumé, un jardin sans oiseaux est comme un jardin sans fleurs, alors protégeons les !

Notre conférencier, observateur chevronné, passionné et patient, excellent photographe,

a suivi les allées et venues des oiseaux de son jardin.

Que Louis Girard soit vivement remercié de nous avoir enchantés par son érudition !

 

Photos Louis Girard, Internet


           

  • Bouvreuil

    Bouvreuil

  • Pinson du Nord

    Pinson du Nord

  • Chardonneret

    Chardonneret

  • Gros bec

    Gros bec

  • Pics épeiche

    Pics épeiche

  • Mésange charbonnière

    Mésange charbonnière

  • Mésange huppée

    Mésange huppée

  • Mésange bleue

    Mésange bleue

  • Rouge-gorge

    Rouge-gorge

  • Verdier

    Verdier

  • Resto du cœur

    Resto du cœur