« Les femmes qui ont marqué Lyon »

Accompagnés par une guide conférencière de l’Office de Tourisme OnlyLyon, les participants à cette conférence déambulatoire dans la presqu’île ont découvert ou redécouvert les très nombreuses femmes célèbres de Lyon :

  • Celles qui figurent sur le Mur des Lyonnais : Sainte Blandine, Louise Labé, Juliette Récamier et la religieuse Claudine Thévenet
  • Les très nombreuses « mères » lyonnaises : La Mère Guy, La Mère Bizolon, La Mère Vittet, La Mère Filloux, La Mère Brazier, La Mère Léa, … et Renée Richard, la Reine du « Saint-Marcellin »
  • Les résistantes : Lucie Samuel dite Lucie Aubrac, Denise Jacob, Simone Kadosch-Lagrange, Elise Rivet dite Mère Marie Élisabeth de l’Eucharistie …
  • Celles qui ont participé aux œuvres sociales : Jeanne Koehler (Lumière) et Rose Lumière, Philomène Magnin, première femme à siéger au conseil municipal de Lyon et administratrice des Hospices civils de Lyon, les sœurs de l’Hôtel-Dieu…
  • Eugénie Niboyet, autrice, militante féministe, participante au premier journal féminin : La femme libre
  • Annette Pons de la « Banque veuve Morin-Pons et Morin » aujourd’hui Banque Palatine

Et d’autres…

  • Aviez-vous remarqué que la statue d’Antoine de Saint Exupéry et du Petit Price était l’œuvre de ChristianeGuillaubey qui a aussi réalisé le Mémorial Jean Moulin à Caluire ?
  • Connaissiez-vous Françoise Girard, « La Reine des Tilleuls » ?
    Un poste de garde fut construit Place Bellecour ainsi qu’un pavillon que les époux Girard reçurent par adjudication en 1829. Françoise Girard, une maîtresse femme, commençait à se faire connaître bien qu’elle ne fut qu’une limonadière. Les autres propriétaires de bars ou de théâtres, jaloux de son succès, l’accusèrent d’être une propagandiste des Bourbon et la Reine des Tilleuls dû quitter le Pavillon suite à un procès. Elle publia ses « mémoires » qu’elle conclut en écrivant : « La Reine des Tilleuls a perdu ses états, mais elle n’a pas abdiqué». On n’entendit plus jamais parler de la « Reine des Tilleuls ». Le pavillon fut démoli en 1842 et les tilleuls furent remplacés par des marronniers.
  • Et Julie-Victoire Daubié la première bachelière de France ? Elle passa le baccalauréat le 17 août 1861 à Lyon, soutenue par l’Adjoint au Maire M. Arlès-Duffour et le Recteur M. Petit de la Saussure. Elle fut également la première femme à obtenir la licence ès lettres en 1872 à la Sorbonne.
  • Saviez-vous que les rues Servient et Mazenot doivent leurs noms à une femme, Catherine Mazenot, devenue Madame de Servient ? Surnommée la « Dame de la Part-Dieu », elle a contribué à l’aménagement du quartier de la Part-Dieu, avant de léguer son domaine aux Hospices civils de Lyon suite à la catastrophe du 11 octobre 1711 survenue sur le pont du Rhône, l’actuel pont de La Guillotière. Son carrosse se renversa en plein milieu et constitua un obstacle pour ceux qui revenaient de la vogue de Saint-Denis-de-Bron, causant 241 victimes. La pauvre Madame de Servient, rongée par les remords, laissa tous ses immenses domaines aux Hospices civils de Lyon au bénéfice des pauvres de la ville.
  • Aviez-vous entendu parler de Rosalie Bidault ? Artiste peintre de l’École de Lyon elle épouse Jean-Baptiste Guimet, chimiste, en 1829. À sa demande, il participe à un concours dont le but est de trouver une alternative chimique au luxueux et très coûteux bleu outremer utilisé par les peintres et fabriqué à partir de lapis-lazuli tiré de lointaines mines afghanes. Une décennie plus tôt, des chimistes de la manufacture de Saint-Gobain ont découvert sur les parois d’un four à soude des résidus ressemblant à du lapis-lazuli. Guimet expérimente, modifie les proportions, les temps de cuisson et d’oxydation. En 1828, il présente officiellement sa découverte et lance la commercialisation de son bleu Guimet. Puis il trouve un autre emploi à son « bleu » dans l’azurage du linge et du papier. Ce procédé optique permet, en ajoutant un peu de bleu à la lessive ou à la pâte à papier, de faire paraître la surface du matériau plus blanche. Un marché bien plus vaste, où le bleu Guimet trouve une utilité inédite.
    Jean-Baptiste Guimet et Rosalie sont les parents d’Émile Guimet bien connu à Lyon (collections du musée Guimet). Il est avec l’architecte Jules Chatron le concepteur du théâtre Bellecour, inauguré le 25 septembre 1879. Ce bâtiment devenu le siège du journal Le Progrès est depuis 1985 la FNAC Bellecour.
  • Nous ne pouvions pas terminer le compte-rendu de cette conférence déambulatoire sans évoquer la mère Cottivet, personnage créé en 1923 par l’auteur humoriste Élie Périgot-Fouquier. Au fil de ses Chroniques, Benoîte Cottivet, concierge croix-roussienne du 99, « le cent moins n’un » de la Montée de la Grande Côte, commentait l’actualité dans le « langage Guignol ». Elle commençait ses chroniques par la phrase devenue célèbre « En descendant montez donc, vous verrez le petit comme il est grand » et les finissait par « À mercredi que vin mes belins belines ». La Mère Cottivet a aussi été interprétée par le chansonnier Marie Benoît Antoine Renard, dit Benoîst Mary.

Nous pouvons rendre homme à ces femmes célèbres ou moins connues qui ont marqué l’histoire de Lyon. D’autres suivront…

Jean-Marie Pallier

01-Legroupe©GG
02-La rue Mercière©JMP
03-Le nouve Hôtel-Dieu©JMP
04-La banque Palatine©JMP
05-St Exupéry©GG
06-Pavillon de la Reine des Tilleuls
07-Les tilleuls de Bellecour©JMP
08-La catastrophe du 11 octobre 1711©JoannèsDrevetWikimediacommons
09-Boîte de bleu Guimet
10-Le bleu Guimet©Musée Guimet MNAAG-Paris
11-FNAC_Bellecour©GG
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