En ce matin du 24 juin nous embarquons dans un car de la société Chabannes pour une escapade de deux jours en Suisse.
Au programme : La visite de la fondation Pierre Gianadda à Martigny, une nuit en montagne dans la station des Mosses puis la visite de Chaplin’s World et de Montreux.
Après une sortie difficile de la place Bellecour nous partons vers Martigny, chef-lieu du canton du Valais, sise au coude du Rhône, au croisement des axes routiers du Grand-Saint-Bernard et du Simplon, que nous atteignons avec du retard. Après un déjeuner réparateur nous partons pour la fondation Pierre Giannada.
En 1976, Léonard Gianadda (1935-2023), ingénieur bâtisseur suisse et grand amateur d’art envisage de construire un immeuble locatif sur un terrain dont il est propriétaire à Martigny. Un temple gallo-romain est découvert sur le site. Suite au décès de son frère Pierre dans un accident d’avion Léonard Gianadda décide de créer, autour des vestiges, une Fondation à but culturel pour perpétuer la mémoire de son frère. La Fondation est inaugurée le 19 juillet 1978.
Depuis elle accueille différentes expositions et des concert y sont organisés. Ce jour-là, la Fondation proposait des expositions consacrées à : ‘’Léonard Gianadda sur les traces de Tintin’’, ‘’Léonard Gianadda et la Fondation’’, ‘’Léonard Gianadda – photoreporter’’, ‘’Léonard de Vinci – L’inventeur’’. On pouvait également visiter le Musée de l’automobile et le Musée gallo-romain ainsi qu’admirer le Parc de sculptures dans les Jardins de la Fondation.
Nous étions là pour celle intitulée ‘’De Rembrandt à Van Gogh’’, regroupant des œuvres issues du prestigieux Hammer Museum (UCLA, Los Angeles) fondé par Armand Hammer (1898-1990), médecin de formation, industriel visionnaire, mécène passionné et collectionneur érudit. Ce musée inauguré en 1990 abrite deux pôles majeurs : la Collection Armand Hammer, rassemblant des œuvres européennes du XVIe au XIXe siècle, et la Collection Daumier et ses contemporains, consacrée à l’un des plus grands satiristes français. Le parcours proposé embrasse les grandes écoles de la peinture européenne, avec une prédilection pour le XIXe siècle français : Chardin, Fragonard, Monet, Degas, Renoir, Vuillard.
L’exposition ‘’De Rembrandt à Van Gogh’’ que nous avons visitée regroupait près de quarante œuvres majeures issues de ce prestigieux musée et offrait ainsi une traversée lumineuse de la peinture occidentale de la Renaissance à l’orée du XXe siècle. De Rembrandt à Van Gogh, de Fragonard à Monet, les maîtres européens s’y côtoient aux côtés d’artistes américains, révélant un pan fascinant de l’histoire de l’art transatlantique.
Nous avons tout d’abord assisté à une conférence passionnante nous présentant les différents tableaux de l’exposition et pu ensuite admirer sur les cimaises ces œuvres de peintres célèbres : Le Titien (Un homme en armure), Vincent Van Gogh (Le semeur), Jean-Siméon Chardin (Les attributs de la peinture), Camille Corot (Vue lointaine sur la cathédrale de Mantes), Eugène Boudin (Des Voiliers dans le port), Gustave Moreau (Salomé dansant devant Hérode), Camille Pissarro (Boulevard de Montmartre, Mardi gras), Edgar Degas (La Loge du théâtre), Renoir (Le repas des vendangeuses), Claude Monet (Vue sur Bordighera), Paul Gauguin (Bonjour Monsieur Gauguin), Alfred Sisley (Scierie à Saint-Mammès), Alfred Stevens (Sarah Bernhardt), et bien d’autres encore comme Cézanne, Toulouse-Lautrec… sans oublier Honoré Daumier et ses bustes en bronze déformés et expressifs.
Il nous restait hélas peu de temps pour pouvoir admirer les autres expositions ainsi que les sculptures exposées dans le jardin attenant.
Nous quittons Martigny pour le village des « Mosses » distant d’une cinquantaine de kilomètres. Cette localité de montagne de la commune d’Ormont-Dessous, dans le canton de Vaud située à 1445 m d’altitude forme avec La Lécherette la station de sports d’hiver Les Mosses – La Lécherette. La longue et sinueuse montée à travers les vignobles nous a permis d’admirer un paysage à couper le souffle avant de bénéficier de l’air pur et de la fraîcheur du lieu de notre hébergement du soir : l’hôtel « Le Relais Alpin » où nous avons dîné et passé la nuit.
Un réveil agréable avec un petit air frais et un rayon de soleil laissent envisager une belle journée. Cette nuit en altitude, a ravi tous les participants qui ne se lassent pas des beaux paysages de montagne. Après un copieux petit déjeuner, nous roulons vers Corsier-sur-Vevey à la découverte du monde de Charlot !
Chaplin’s World est un musée dédié à la vie et à l’œuvre de Charlie Chaplin, créé dans le manoir de Ban où l’acteur vécut avec sa famille de 1952 jusqu’à sa mort en 1977. Ce musée conçu par Philippe Meylan, architecte et entrepreneur suisse et Yves Durand, muséographe québécois, en partenariat avec le Musée Grévin.
Le musée ouvre officiellement ses portes le 17 avril 2016, lendemain du 127e anniversaire de la date de naissance de Charlie Chaplin. Cette inauguration rassemble plus de 140 journalistes du monde entier, des notables de la région, les créateurs du projet (Philippe Meylan, Yves Durand et les dirigeants de la Compagnie des Alpes et de Grévin International), les conseillers d’état vaudois, Philippe Leuba et Anne-Catherine Lyon, ainsi que les enfants du cinéaste qui ont chacun exprimé leur enthousiasme et leur satisfaction face au résultat final de ces quinze années de travail rendant hommage à la vie et l’œuvre de leur père.
Chaplin’s world contient trois parcours se voulant immersifs et interactifs sur l’univers de Charlie Chaplin et de son personnage Charlot, le vagabond. Ils proposent divers espaces d’immersion, des animations interactives, des zones multimédias sur les films de Charlie Chaplin ainsi qu’une exposition de ses objets personnels et accessoires cinématographiques (dont ses tables de montage). Des expositions temporaires sont aussi organisées.
Nous commençons la visite avec une guide expérimentée, par le « studio hollywoodien ». Un court-métrage introductif offre une perspective fascinante du 20ème siècle et de la carrière de Chaplin. Le studio abrite les décors reconstitués à partir de ses plus célèbres films (Le Kid, Le Dictateur, Les Temps modernes, Le Cirque, La Ruée vers l’or…) mis en scène par la société Grévin et scénographié par l’agence muséographique Confino.
Il est possible de sonoriser un extrait de film muet grâce à un « photoplayer » ; pour cela il faut se placer derrière la caméra, se mettre en scène dans les décors reconstitués des films ou encore poser avec les statues de cire de Charlot.
Sont également exposés quelques accessoires et costumes portés par Charlie Chaplin dans ses films : son chapeau melon, sa canne, ses pantalons déchirés et ses grandes chaussures rapiécées et quelques-uns de ses effets personnels comme son certificat d’anoblissement signé par la reine Élisabeth II en 1975 ou encore, son Oscar obtenu en 1973 pour Les Feux de la rampe.
Nous poursuivons notre visite par celle du « Manoir ». Il reconstitue la vie intime de Charlie Chaplin et de sa famille à travers diverses pièces ; au rez-de-chaussée, le vestibule, le salon, le bureau et sa bibliothèque, la salle à manger et, à l’étage, plusieurs pièces mises en scène en souvenir de Chaplin (photographies des visiteurs célèbres, statues de cire de Charlie Chaplin, de sa femme, Oona ou encore des célébrités ayant côtoyé le cinéaste tels que : Albert Einstein, Winston Churchill, etc.
Le second étage n’est pas accessible au public car il est toujours réservé à sa famille.
De nombreuses questions portent sur la situation géographique de ce musée alors que Charlie Chaplin a fait une majorité de sa carrière aux Etats-Unis.
En 1952, les États-Unis étant en proie au Maccarthysme, Charlie Chaplin est expulsé du pays. Lui et sa famille décident alors de visiter la Suisse, sur les conseils de Sydney Chaplin, à la recherche d’une nouvelle adresse. Le cinéaste tombe sous le charme du Manoir de Ban lors d’une promenade le 7 décembre 1952 et en fait l’acquisition le 31 décembre 1952 pour la somme de 100 000 $. La famille Chaplin emménage le 3 janvier 1953. Oona Chaplin est alors enceinte de leur cinquième enfant (le couple en aura huit au total).
C’est ici que le cinéaste vécut ses « années bonheur » auprès de sa femme et leurs enfants, reçut la visite de nombreux amis (Truman Capote, Albert Einstein…), écrivit de nombreux scénarios de films (dont Un roi à New York, La Comtesse de Hong-Kong ou encore The Freak), retravailla au piano certaines musiques de ses films et écrivit son autobiographie, Histoire de ma vie, publiée en 1964. Il résida dans ce manoir durant 25 ans jusqu’à sa mort en 1977 et sa famille continua d’y résider jusqu’en 2008.
Nous quittons notre guide pour effectuer une visite libre du « Parc », d’une étendue de quatre hectares avec vue sur le lac Léman et les massifs alpins. Un chemin permet de circuler entre les bosquets et arbres remarquables entourant la dernière résidence de Charlie Chaplin, et d’admirer le cadre, avec vue sur le Léman et les massifs environnants, qui accompagnèrent ses dernières années.
Notre visite nous a tous plongés dans l’atmosphère unique de ce lieu chargé d’histoire qui a ravivé des souvenirs et des émotions inoubliables.
Après le déjeuner, nous partons pour MONTREUX, troisième ville la plus peuplée du canton de Vaud après Lausanne et Yverdon, mais sans doute la plus touristique. Montreux se situe à l’est de la rive nord du lac Léman, au sud-est de la Riviera vaudoise.
L’altitude minimale du territoire communal de Montreux est de 371 m au niveau du Léman. L’altitude moyenne est de 1 064 mètres et le point culminant est situé à 2 025 mètres sur la crête des rochers de Naye (2 042 m), belvédère qui donne une vue sur la quasi-totalité du Léman.
Nous nous répartissons en deux groupes pour suivre deux guides dont l’un nous fera découvrir les points hauts de la cité et l’autre, les bords du Lac.
Le premier groupe commence une ascension progressive et s’arrête pour regarder depuis un belvédère la gare de Montreux. Celle-ci présente la particularité d’être la seule de Suisse comportant trois types de voies ferrées différentes : des voies normales (1435 mm) pour les lignes des Chemins de fer fédéraux suisses, une voie métrique pour le MOB et une voie étroite à 800 mm pour la ligne des Transports Montreux-Vevey-Riviera. La gare de Montreux est remarquablement construite à flanc de colline : si les services et l’entrée principale se trouvent au rez-de-chaussée sur l’avenue des Alpes, les quais se trouvent au deuxième étage, accessibles par des escaliers roulants et des ascenseurs.
Le temps de reprendre notre souffle et nous continuons vers une petite place avec une fontaine dont l’eau fraîche nous ravit. Notre guide a même pensé aux gobelets !! La vue sur la ville et le lac est remarquable. Notre descente nous permet de zig-zaguer dans des petites ruelles sympathiques. Nous retrouvons le second groupe, ravi de sa promenade sur les quais à la découverte des magasins, des hôtels majestueux construits dès le début du 20ème siècle. A cette date la région commence à attirer de nombreux touristes principalement anglais. Cette vocation ne cessera de se développer. La ville attire de nombreux congrès et depuis 1967 accueille le « Festival de jazz de Montreux ». Le festival s’ouvre au blues, gospel, soul, rock et pop. Il accueille aujourd’hui du hip-hop, des musiques électroniques et des musiques du monde. Le festival a contribué à la popularité mondiale de la ville. Il a toujours lieu, une fois par an au mois de juillet et est, lors de notre passage, en pleine préparation.
Nous ne pouvons pas quitter Montreux sans aller voir la statue de Freddie Mercury, du groupe de rock Queen, qui a vécu de nombreuses années dans cette ville, et où le groupe a enregistré un grand nombre de chansons. Mercury se serait d’ailleurs inspiré des paysages de Montreux pour écrire sa chanson A Winter’s Tale de l’album Made in Heaven.
Annie Mamecier-Demounem et Jean-Marie Pallier