Compte-rendu
1er jour :
Accueillis par notre chauffeur Michel, nous partons de Lyon à 6h30.
Après un voyage agréable, nous arrivons à la Résidence Les Rives de la Fecht à Ingersheim pour déjeuner. C’est ici que nous logerons dans de petits studios confortables, parfaitement équipés et prendrons la plupart de nos repas.
La première après-midi fut consacrée à la visite guidée de Turckheim, visite conduite par notre guide Géraldine qui nous accompagnera tout au long de notre séjour. À l’entrée, le « Veilleur de nuit » nous accueille : il s’agit d’une statue métallique représentant ce veilleur, qui, autrefois, circulait dans le village pour indiquer aux habitants de penser à éteindre les bougies (risque d’incendie) et leur confirmer qu’il veillait sur eux. Encore aujourd’hui, tous les soirs à 22h, de mai à septembre, on peut assister au chant du veilleur qui maintient ainsi la tradition.
Nous remarquons également un nid de cigogne. Ces nids sont énormes et peuvent atteindre un poids de plusieurs centaines de kg, voire d’une tonne, car le mâle chaque année se réapproprie son nid en revenant de migration entre février et mai. Nous en verrons de nombreux sur les toits des villages visités.
Nous admirons ensuite les belles maisons à colombages. Nous y distinguons entre autres les croix de Saint-André – symboles de fécondité – , des figures en losange illustrant la fertilité, la chaise curule – symbole que la maison appartient à un personnage important -ou encore le Mann – poutre verticale étayée par des poutres obliques à fonction technique mais qui a acquis également une signification symbolique de force et de virilité. Ce système de colombages permet d’absorber les vibrations des séismes fréquents en Alsace. La légendaire précision alsacienne se remarque également au fait que chaque poutre est numérotée, ce qui permettrait – le cas échéant – de reconstruire la maison à l’identique. Les soubassements des maisons sont souvent construits en grès rose, le grès jaune étant réservé aux bâtiments officiels. La pierre protège les bois de l’humidité du sol.
Nous arrivons ensuite au Musée Mémorial des Combats de la Poche de Colmar (combats entre l’armée française du Général De Lattre de Tassigny et l’armée allemande après le débarquement en Provence d’août 1944) puis à la Porte du Brand, l’une des trois portes défensives de Turckheim. Brand signifie « feu », c’est la terre alsacienne rougie par le feu et le sang du dragon (légende alsacienne remontant au 4ème siècle). Sur ce sol riche, les hommes plantèrent de la vigne ; aujourd’hui l’un des grands crus alsaciens porte ce nom.
Sur la Route des vins nous nous arrêtons à la cave Stoecklé où nous attend une dégustation de différents vins d’Alsace (Crémant, Riesling, Gewurztraminer,…) ; elle est suivie par une visite des installations : les cuves, la salle d’étiquetage… Beaucoup repartent avec des bouteilles à ouvrir plus tard…
2ème jour : Colmar, le château du Haut Koenigsbourg et Ribeauvillé
Nous débutons la visite de Colmar avec la Maison des Têtes. Construite en 1609 pour le compte du marchand Anton Burger, ce bel édifice de la Renaissance allemande doit son nom aux 106 têtes ou masques grotesques qui ornent une riche façade sur laquelle s’élève un oriel de trois étages. Le pignon de l’édifice est surmonté de la statue d’un Tonnelier (1902), œuvre d’Auguste Bartholdi qui répondait à une commande de la Bourse aux vins qui s’était installée dans l’immeuble en 1898. La Maison des Têtes a été l’objet d’une restauration en 2012 et abrite maintenant un hôtel de luxe.
Dans la rue des Têtes nous pouvons également admirer la façade de la Maison Hansi et de son musée et bien sûr quelques-unes des enseignes dues à Jean-Jacques Waltz (surnommé Hansi) comme celle des deux frères charcutiers Les Finker, celle de la boulangerie Martin Musslinn et celle de la pharmacie du Cygne.
Nous poursuivons notre balade dans la vieille ville ; nous nous arrêtons devant la Collégiale Saint- Martin construite de 1235 à 1365 et pénétrons dans la cour de la maison natale d’Auguste Bartholdi (1834-1904) qui abrite le musée consacré à ce grand sculpteur. Nous parcourons la rue des Marchands avec ses nombreuses boutiques de délicieuses pâtisseries, ses magasins de souvenirs et ses magnifiques maisons à colombages avec notamment la maison Pfister datant de 1537 construite pour le chapelier Ludwig Scherer. Puis nous empruntons la rue des Tanneurs qui serpente dans la vieille ville, créant ainsi des courants d’air permettant aux peaux de sécher dans les hauteurs des immeubles. Nous atteignons Le Koïfhus (l’Ancienne Douane) achevé en 1480, le plus ancien bâtiment public de la ville. Mentionné pour la première fois en 1370, il servait au dépôt et au transit de toutes les marchandises importées à Colmar.
Sur la place de l’ancienne douane se trouve la fontaine Swendi surmontée d’une statue en bronze représentant Lazare de Swendi (chef de guerre au service de Maximilien II). Il partit combattre les Turcs en Hongrie d’où il aurait rapporté le cépage de Tokay. Le sculpteur qui n’est autre qu’Auguste Bartholdi lui a fait ainsi brandir un cep de vigne. En réalité les cépages alsaciens n’ont rien à voir avec ce Tokay.
Nous avons pu profiter d’un moment de temps libre. Certains se sont rendus au Musée Unterlinden pour y découvrir le magnifique Retable d’Issenheim. Longtemps attribuée à tort à Albrecht Dürer, la paternité des peintures et sculptures l’est désormais à Grünewald et Nicolas de Haguenau et c’est dans l’atelier de ce dernier que l’ensemble du retable a probablement été exécuté au début du 16ème siècle. Entièrement restauré, ce polyptyque composé de panneaux peints et d’une caisse sculptée présente des épisodes de la vie du Christ et de Saint Antoine.
Nous arrivons enfin aux canaux de la Petite Venise pour emprunter deux barques et faire une balade agréable en écoutant les commentaires et l’humour des bateliers.
Le château du Haut Koenigsbourg
L’après-midi nous visitons ce château fort érigé au 12ème siècle par les Hohenstaufen (dynastie de nobles germaniques des 11ème et 12ème siècles). C’est le château du roi (Koenig = roi). Il domine la plaine du haut des 757 m du piton rocheux sur lequel il est construit. Il fut détruit en grande partie au 15ème siècle. Reconstruit et agrandi, il est à nouveau détruit et pillé par les mercenaires suédois à la solde du roi de France durant la guerre de Trente Ans (guerre qui opposait des puissances européennes dont la France au Saint Empire romain germanique). Le château reste ainsi, pratiquement rasé, durant deux siècles. Suite à l’annexion de l’Alsace en 1871, l’empereur Guillaume II décide de sa reconstruction confiée à l’architecte Bodo Ebhardt. Ainsi le château renaît après 8 ans de travaux. C’est en 1919, à l’issue de la Première Guerre Mondiale, que le château devient propriété de l’État français. D’autres travaux suivront, actuellement c’est le Bastion sud qui est en cours de restauration.
Sur le chemin de retour nous faisons une halte à Ribeauvillé. Située sur la Route des Vins la cité était au Moyen-Âge le siège de la Seigneurie de la famille des Ribeaupierre (d’où le nom de la ville de Ribeauvillé). Les Ribeaupierre firent construire trois châteaux forts, dont les ruines dominent encore aujourd’hui majestueusement la cité et les collines environnantes : le château St-Ulrich, (le plus ancien et le plus important), le château Girsberg et le château Haut-Ribeaupierre, (comme son nom l’indique, le plus élevé).
De ses fortifications médiévales la ville conserve encore aujourd’hui une partie de son mur de remparts et certaines de ses tours défensives, dont la » Tour des Bouchers » (du 13ème siècle, reconstruite au 18ème), qui doit son nom à la corporation des Bouchers (chargée, en cas d’attaque de défendre la ville à partir de cette tour).
La Grand’rue et ses quartiers pittoresques, bordés de constructions abondamment fleuries (du 15ème au 18ème siècle), sont jalonnés de places ornées de fontaines de style Renaissance.
De nombreuses fêtes rythment le calendrier des manifestations de cette commune, notamment le » Pfifferdaj » (fête des Ménétriers) qui perpétue le souvenir des réunions de la Confrérie des ménétriers d’Alsace qui se réunissait depuis 1481 à Ribeauvillé pour y élire leur roi.
3ème jour : Strasbourg et Obernai
Après avoir traversé le pont des Bouchers nous arrivons à la cathédrale, le symbole de Strasbourg. Construite en grès rose des Vosges, il aura fallu près de trois siècles de travail pour achever ce « prodige du gigantesque et du délicat » (Victor Hugo). Avec sa flèche culminant à 142 mètres, la cathédrale avec sa robe en dentelle, chef d’œuvre de l’art gothique, domine toute la plaine d’Alsace.
Avec sa multitude de personnages, sa façade principale, la plus richement ornée, mérite des heures d’observation. On peut y admirer notamment sur le portail droit le Tentateur, entouré des Vierges sages et des Vierges folles et sur le portail gauche le combat des Vices et des Vertus. Entre les deux, le portail central évoque la passion et la résurrection du Christ.
À l’intérieur on remarque le magnifique Pilier des Anges, qui représente le Jugement Dernier et bien sûr l’horloge astronomique. Après une première horloge dite des Trois Rois construite entre 1352 et 1354, puis une deuxième réalisée en 1574, œuvre du mathématicien Christian Herlin puis de Conrad Dasypoduis et des frères horlogers Habrecht, qui a cessé de fonctionner peu avant la Révolution, cette troisième horloge a été réalisée par Jean-Baptiste Schwilgué de 1838 à 1843. Ce chef-d’œuvre d’horlogerie et de mathématiques est notamment doté d’un calendrier perpétuel, indiquant le déplacement des planètes sur un astrolabe et bien sûr d’automates. À chaque quart d’heure, un ange frappe une cloche tandis que le second retourne un sablier. Un personnage parmi quatre autres défile devant la Mort. Ceux-ci représentent les âges de la vie : un enfant au 1er quart d’heure, un jeune homme à la demie, un adulte au 3e quart d’heure et un vieillard à l’heure juste. Enfin, une fois par jour, à midi heure solaire du lieu, soit 12h 30 en heure d’hiver, au dernier étage, ce sont les douze Apôtres qui passent devant le Christ. Au passage des 4ème, 8ème et 12ème apôtres, un coq situé en haut et à gauche de l’horloge chante et bat des ailes.
Sur la place de la Cathédrale (en dialecte alsacien Müensterplatz), une des principales places de la ville, on trouve notamment l’ancienne Pharmacie du Cerf, de style Renaissance, la plus ancienne pharmacie de France, qui abrite maintenant la Boutique culture de la ville. Elle possède de très belles arcades sculptées de branchages et de reptiles et au coin, le Büchmesser, une colonne de grès qui servait à mesurer l’embonpoint des notables de la ville qui devaient passer entre celle-ci et la maison. On peut également y admirer la Maison Kammerzell, l’une des plus célèbres de Strasbourg, construite en 1571 également de style Renaissance. Le rez-de-chaussée est en pierre et les étages supérieurs en bois sculptés avec des fenêtres en cul de bouteille. Les sculptures des poutres représentent des scènes sacrées et profanes. Sur le pignon, on voit encore la poulie qui servait à faire monter les réserves au grenier.
La Place de la Cathédrale est réputée pour être particulièrement venteuse. Notre guide Géraldine nous conte alors cette légende : lors de la construction de la Cathédrale, par une sombre nuit, le Diable chevauchant le vent fut intrigué par ce bâtiment. Sur la façade il reconnut sa statue présentant dans son dos des serpents et des crapauds révélant sa nature. Il décida malgré tout de visiter l’édifice et demanda à son cheval, le vent, de l’attendre. Le Diable, ébloui, se retrouva enfermé dans un pilier. Depuis ce jour le vent continue à tourner autour de la Cathédrale en l’attendant. Et il se murmure encore aujourd’hui que, quand le vent cessera de souffler, le Diable sera revenu parmi nous…
Nous dirigeons ensuite vers la Place Kléber, l’une des places les plus connues et fréquentées de la ville de Strasbourg. Elle est bordée de bâtiments d’époques très différentes, allant du Moyen Âge jusqu’à la fin du 20ème siècle. Au cours du temps, cette place a porté différents noms et n’a cessé de connaître des changements. On lui connaît tout d’abord le nom de place des Cordeliers ou celui de Barfüßerplatz, soit la place des va-nu-pieds, désignant les miséreux car s’y trouvait jusqu’au 16ème siècle un monastère franciscain qui abritait une communauté de moines se promettant une vie pauvre et simple. Elle est ensuite baptisée Place d’Arme (Waffenplatz) au 17ème, période durant laquelle a été construit le bâtiment que l’on connaît encore aujourd’hui sous le nom d’Aubette. Ce bâtiment concrétisait un projet d’embellissement et de modernisation de la ville, lancé par Jacques François Blondel, architecte du roi. Les soldats venaient y chercher leurs armes et leurs mots d’ordre à l’aube, d’où le nom de Place d’Arme pour la place et d’Aubette, pour le bâtiment. Enfin, c’est en 1840 que la place est baptisée Place Kléber, en hommage à Jean-Baptiste Kléber. Général strasbourgeois engagé tout d’abord dans l’armée autrichienne, il s’est illustré dans l’armée française sous les ordres de Napoléon Bonaparte. Il fut chargé du commandement suprême de l’armée lors de la campagne d’Égypte durant laquelle il fût assassiné en 1800. Sa statue située au centre de la place a été sculptée par l’Alsacien Philipp Gras. Le sphinx couché à ses pieds évoque la campagne qui lui valut sa gloire.
En 2007, la Place Kléber est entièrement réaménagée selon les orientations du paysagiste Gilles Clément. Avec ses parterres fleuris et ses jets d’eau, elle reçoit régulièrement toute une série de manifestations culturelles, associatives, commerciales ou sportives et accueille chaque année le sapin de Noël et ses lumières. Haut d’une trentaine de mètres, il est choisi parmi les conifères des Vosges et chaque année depuis 1990 exposé au centre de la place. A ce propos notre guide nous rappelle l’importance de la fête de Noël en Alsace et ses nombreux marchés très renommés.
Nous atteignons l’ancienne Place Saint-Martin, cœur politique et administratif de la ville du Moyen Âge au 18ème siècle. Cette place, aujourd’hui Place Gutenberg, abritait l’Hôtel de ville : la Pfalz. En 1575 on y construit le Neubau, le « nouveau bâtiment » avec sa magnifique façade Renaissance, seul bâtiment subsistant aujourd’hui, reconverti en Hôtel de ville à partir de 1781, en remplacement de la Pfalz. Siège de la Chambre de Commerce et d’Industrie de 1802 à 2005, le Neubau accueille aujourd’hui des espaces de travail partagés. La place réaménagée, arborée et agrémentée de parterres, prend son appellation en 1840, lors de la commémoration du quatrième centenaire de la mise au point de l’imprimerie par Gutenberg qui avait œuvré à Strasbourg entre 1434 et 1444. Sa statue en bronze, réalisée par le statuaire Pierre Jean David d’Angers, domine à présent une place encore modifiée au 20ème siècle.
Pour déjeuner, nous rejoignons ensuite le restaurant de l’ancienne douane. En 1358, la Ville construit ce vaste entrepôt, doublé d’un comptoir de revente pour les produits taxés. Construit sur deux niveaux, il se présentait comme une vaste halle et était un lieu d’échange des marchandises entre les barques de l’Ill et les péniches du Rhin. Les marchands étaient tenus d’y déposer leur chargement et de s’acquitter des taxes. L’édifice est agrandi une première fois dès le dernier quart du 14ème siècle avec des boutiques et échoppes, puis encore une fois en 1781. Détruit pendant les bombardements de 1944, il est reconstruit en 1956 en respectant sa volumétrie médiévale et reprenant le principe de pignons à redents crénelés.
Après le repas nous nous rendons à l’Église protestante Saint-Thomas surnommée « la cathédrale du protestantisme ». Vouée au culte protestant, cette église est un très bel exemple de l’art gothique alsacien. Son chœur abrite l’impressionnant mausolée du Maréchal de Saxe : un chef d’œuvre de l’art funéraire baroque du 18ème siècle dû au sculpteur Jean-Baptiste Pigalle.
On apprend également que, lors de son passage à Strasbourg en 1778, Mozart a joué sur l’orgue principal, œuvre de Johann Andreas Silberman qui date de 1741.
Un temps libre nous permet de rejoindre la Petite France. Situé sur les quais de l’Ill qui forme cinq bras, ce quartier parfois comparé à une petite Venise est l’ancien quartier des meuniers, tanneurs et pêcheurs. Ses maisons fleuries à colombage, ses petites ruelles, ses ponts, ses nombreuses boutiques sont très prisés des promeneurs et des touristes.
Sur le chemin de retour vers Ingersheim et les Rives de la Fecht nous faisons une halte à Obernai, cité fortifiée entourée de ses anciens remparts. Sur la Place du Marché nous admirons les maisons colorées à colombages et leurs volets décorés de cœurs. Là se trouve la fontaine Sainte Odile, la sainte patronne des Alsaciens qui serait née dans cette ville et dont le sanctuaire se situe au Mont Saint Odile voisin. Nous avons remarqué également le beffroi haut de 60 m, l’Hôtel de ville, ancien tribunal des bourgeois (1370) et visité l’église Saints Pierre et Paul. Située à 25 km de Strasbourg, la ville est en plein essor. Plus de 700 entreprises dont Hager, Kronenbourg, Triumph y sont implantées et offrent de nombreux emplois.
4ème jour : Sigolsheim et Eguisheim
Sur la route d’Eguisheim nous nous arrêtons à Sigolsheim, sur la colline appelée le “Bluttberg”, la colline sanglante, nom donné à la suite des combats acharnés pour la libération de la Poche de Colmar lors de la Seconde Guerre Mondiale. Son sommet abrite désormais la Nécropole Nationale, un cimetière militaire franco-américain, où reposent les soldats tombés lors de cette bataille hivernale. Dans ce cimetière militaire créé par le Maréchal de Lattre de Tassigny ,1589 soldats reposent. Au niveau du parking, trône le monument américain qui fait face à la plaine d’Alsace. Ce monument a été érigé en 1995 en l’honneur des combattants américains morts en Alsace pour la liberté. Depuis cette colline, nous avons pu admirer un magnifique point de vue à 360° sur le vignoble, la plaine d’Alsace et la Forêt Noire d’Allemagne.
Situé à la sortie sud de Colmar, Eguisheim est classé parmi « Un des Plus Beaux Villages de France » depuis 2003 et a décroché le titre de « Village préféré des Français » en 2013, lors de l’émission de France 2 présentée par Stéphane Bern.
Sur la colline voisine du Schlossberg qui domine la cité et la plaine d’Alsace se profilent les trois donjons, de trois châteaux édifiés entre le 11ème et le 12ème siècle. Au centre, se trouve le plus ancien, le Wahlenbourg, avec son logis seigneurial, propriété du comte d’Eguisheim, Hugues IV. Puis vint l’édification du château situé plus au nord appelé le Dagsbourg. Le troisième appelé Weckmund fut construit au 12ème siècle. Il ne reste aujourd’hui de ces châteaux, progressivement détruits puis abandonnés à partir du 15ème siècle, que leurs trois donjons en grès rose.
Le village médiéval d’Eguisheim est célèbre pour son fleurissement à la belle saison, sa prestigieuse « Fête des Vignerons » et pour son marché de Noël. Bâtie autour de son château, cette cité se déploie en cercles concentriques. Nous avons pu visiter la Chapelle Saint-Léon IX, Pape né à Eguisheim, consacré le 12 février 1049 et canonisé en 1087. À l’intérieur, sur la voûte sont peints des médaillons dans le style du 11ème siècle représentant sept scènes de la vie de Saint-Léon. Nous avons aussi pénétré dans l’Église Saints-Pierre-et-Paul qui a été remaniée en style gothique en 1220 et dont la nef primitive a été remplacée en 1808 et 1809. On peut y admirer le portail avec son Christ en majesté, bénissant la terre, entouré des Saints Pierre et Paul. La scène au-dessous retrace la parabole des Vierges sages et des Vierges folles. Le portail abrite également une sculpture en bois polychrome d’une Vierge à l’enfant dite « Vierge Ouvrante » du 13ème siècle. Elle s’ouvre par deux vantaux dont la face intérieure présente un ange peint. Notre visite d’Eguisheim s’est terminée par une promenade dans la rue des Remparts où nous avons tenté de décrypter les inscriptions des façades des anciennes maisons.
C’est après avoir fait provisions de Kouglofs, de biscuits, de choucroute et autres produits alsaciens que nous déjeunons une dernière fois aux Rives de la Flecht. Nous remercions cet établissement pour son accueil, la qualité de ses repas et de son hébergement.
Ravis de cette escapade alsacienne, vécue dans une ambiance toujours très amicale, nous reprenons la route pour Lyon.
Nous voudrions tout particulièrement remercier notre guide Géraldine, toujours attentive et bienveillante. Elle a su nous faire partager ses nombreuses connaissances et les légendes locales qu’elle a publiées dans son livre « Rêves et Légendes d’Alsace ». Elle nous a montré avec passion toute la particularité de cette région de France.
Enfin nous tenons à remercier également notre chauffeur Michel pour sa compétence, sa gentillesse et son humour de chaque instant.
Georges Grousset, Michelle et Jean-Marie Pallier