Une journée au Musée Claude Bernard

Lieu : 
Musée Claude Bernard
414, route du musée- 69640 Saint-Julien-sous-Montmelas

Le musée Claude Bernard est installé dans la gentilhommière, adjacente à sa maison natale, qu’il avait acquise en 1861. La maison natale a été restaurée en 1915. L’ensemble appartient à la communauté de communes de Villefranche-sur-Saône. L’association Claude Bernard est récente, née en 2020. Ce musée, ouvert aux visites, propose une animation scientifique autour du thème « la médecine pour tous » ainsi qu’un cycle de conférences (une fois par mois) sur des sujets biomédicaux.

Claude Bernard est né et a été baptisé à Saint Julien le 12 juillet 1813 d’un père négociant. Après des études au collège jésuite du village puis au collège royal de Thoissey, il échoue au baccalauréat. Ses parents le place alors comme apprenti pharmacien chez Millet à Vaise. Peu motivé, il écrit un vaudeville « Rose du Rhône » puis une pièce de théâtre « Arthur de Bretagne » qui n’ont pas de succès retentissant. Son père l’envoie alors à Paris pour rencontrer Marc Girardin afin d’évaluer ses compétences littéraires. Ayant été rejeté par ce dernier, il décide de repasser le baccalauréat à 21 ans, en 1834. Il est admis au rattrapage. Il se lance, par défaut, dans la médecine. Après son internat en 1829, il devient assistant de recherche au collège de France et se passionne pour la recherche et l’expérimentation animale. Il passe sa thèse de médecine à 30 ans, le 7 décembre 1843 : « du suc gastrique et de son rôle dans la nutrition ». Le 17 mars 1853, il soutient son doctorat de sciences naturelles : « recherche sur une nouvelle fonction du foie ».

En 1855, il est titulaire de la chaire de médecine au collège de France et élu dans les 3 académies : des sciences, de médecine et française. Il est nommé sénateur en 1869 par Napoléon III.

En 1865 il écrit l’« introduction à l’étude de la médecine expérimentale ».

Il habite Paris mais fait de nombreux voyages à Saint Julien surtout au moment des vendanges car il reste très attaché à ses racines terriennes. Il se marie (mariage arrangé) le 6 mai 1845 avec Fanny Martin, richement dotée d’environ 600 000€. Ils ont 4 enfants :

  • Louis-Henri en 1846 qui meurt à 3 mois
  • Claude-Henri en 1847
  • Jeanne-Henriette en 1850
  • Marie- Henriette en 1856 qui meurt à 15 mois.

Son épouse et ses deux enfants vivant militant contre la vivisection, il divorce en 1869. A partir de cette date, il entretient une relation platonique avec Marie Raffalovitch avec laquelle il échangera plus de 500 lettres jusqu’à sa mort.

Il s’éteint le 17 février 1878 d’une insuffisance rénale au 40 rue des écoles à Paris et est enterré au cimetière du Père Lachaise. Gambetta lui organise des funérailles nationales.

La leçon de Claude Bernard_1889_par Lhermitte_Académie nationale de médecine

Ses travaux basés sur l’expérimentation sont avant-gardistes et beaucoup de ses collègues le contrediront de son vivant. Ce n’est que 50 ans plus tard que ces travaux sont compris. Seul Pasteur le défend. Pourquoi Claude Bernard reste un grand méconnu (en regard de Pasteur par exemple) ? il y a 3 raisons principales :

  • La physiologie n’est pas connue du grand public
  • Il n’a mis au point aucune thérapie, contrairement au vaccin de Pasteur
  • La pensée et démarche expérimentale (observer, émettre des hypothèses, soumettre ces hypothèses à l’expérimentation pour les valider ou les infirmer, conclure quand au problème à résoudre) se sont imposée comme une évidence et l’auteur en a été oublié !!!

Le musée propose une vision complète de la vie et de l’œuvre du célèbre chercheur. Au fil des pièces, introduites par des citations de l’auteur, le visiteur découvre les multiples facettes de sa vie privée et de sa vie publique : médecin, philosophe, académicien, sénateur, vigneron, auteur de pièce de théâtre… le second étage est consacré à son imposante œuvre scientifique, notamment ses travaux sur la fonction glycogénique du foie (expérience du foie lavé), sur la fermentation alcoolique et sa démarche fondatrice pour une médecine expérimentale. Tout est pensé à travers des animations interactives, des manipulations, des jeux pour que le visiteur s’approprie le questionnement perpétuel du médecin et chercheur.

La maison natale permet de découvrir la vie privée de l’homme amoureux de la vigne et du terroir. De très nombreux objets personnels y sont conservés.

CB maison natale copyright web

 

Nous remercions :

  • La directrice du musée Claude Bernard, Madame Gabrielle Jort,
  • Les membres du bureau de l’association Claude Bernard : M. Jacques Chevallier, M. Robert Hauskeus, M. René Herbert qui nous ont servi de guides,
  • M. Bernard Portha qui a tout coordonné.

Cette visite a été suivie l’après-midi d’une conférence intitulée : « La métamorphose des bibliothèques : du livre à l’écosystème numérique » effectuée par M. Patrick Bazin, ancien conservateur général qui a dirigé la Bibliothèque municipale de Lyon puis la bibliothèque publique d’information au Centre Pompidou.

Il nous a présenté comment, dans les années 90, la Bibliothèque municipale de Lyon est devenue pionnière en développant une conception dynamique de la bibliothèque, basée sur internet, sur la numérisation des contenus et l’implication des usagers dans le processus même du développement.

En savoir plus : https://claude-bernard.fr/